En raison de la taille de leurs économies, les taxes douanières imposées par les États-Unis et la Chine auront inévitablement des répercussions importantes sur le commerce international
Trains de marchandises

Au moment où les guerres commerciales font les gros titres, quels pays sont perdants et lesquels s’avèrent gagnants ? Et que signifient les différends actuels pour les pays en développement ? Une nouvelle étude de la CNUCED examine les répercussions des hausses tarifaires en vigueur aux États-Unis et en Chine, ainsi que les effets de leur augmentation annoncée pour le 1er mars.
"En raison de la taille de leurs économies, les taxes douanières imposées par les États-Unis et la Chine auront inévitablement des répercussions importantes sur le commerce international", a déclaré Pamela Coke-Hamilton, qui dirige la division du commerce international de la CNUCED, en lançant le rapport Key Statistics and Trends in Trade Policy 2018 (Principales statistiques et tendances en matière de politique commerciale en 2018).
L'étude souligne que les tarifs bilatéraux ne contribueraient guère à aider les entreprises nationales sur leurs marchés respectifs.
"Notre analyse montre que si les tarifs bilatéraux ne sont pas très efficaces pour protéger les entreprises nationales, ils restent des instruments très efficaces pour limiter le commerce avec le pays visé ", a expliqué Mme Coke-Hamilton. "L’impact des tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine serait principalement disruptif. Le commerce bilatéral entre les États-Unis et la Chine diminuera et sera remplacé par des échanges en provenance d'autres pays".


Les analystes de la CNUCED estiment que sur les 250 milliards de dollars d'exportations chinoises assujetties aux droits de douane américains, environ 82 % seront captés par des entreprises d'autres pays, environ 12 % seront conservés par des entreprises chinoises et seulement 6 % environ seront captés par des entreprises américaines.
De même, sur les quelque 110 milliards de dollars d'exportations américaines assujetties aux droits de douane de la Chine, environ 85 % seront captés par des entreprises d'autres pays, les entreprises américaines en conserveront moins de 10 %, tandis que les entreprises chinoises n'en récupèreront qu’environ 5 %. Les résultats sont similaires sur les différents secteurs, des machines-outils aux produits du bois, en passant par le secteur de l’ameublement, le matériel de communication, les produits chimiques et les instruments de précision.
La raison en est simple : les tarifs bilatéraux accroissent la compétitivité au niveau global pour les entreprises opérant dans des pays qui ne sont pas directement touchés par ces tarifs. Cela se reflétera dans la structure des importations et des exportations dans le monde entier.
Les pays qui devraient bénéficier le plus des tensions entre les États-Unis et la Chine sont ceux qui sont les plus compétitifs et qui ont la capacité économique de supplanter les entreprises américaines et chinoises. L'étude indique que les exportations de l'Union européenne sont celles susceptibles d'augmenter le plus, avec environ 70 milliards de dollars d'échanges bilatéraux entre les États-Unis et la Chine (50 milliards de dollars d'exportations chinoises vers les États-Unis et 20 milliards de dollars d'exportations américaines en Chine). Le Japon, le Mexique et le Canada devraient bénéficier de plus de 20 milliards de dollars chacun d’exportations supplémentaires.
Bien que ces chiffres ne représentent pas une part importante du commerce mondial - qui s’élevait à environ 17 000 milliards de dollars en 2017 - pour de nombreux pays, ils représentent une part substantielle de leurs exportations. Par exemple, les quelque 27 milliards de dollars d'échanges commerciaux entre les États-Unis et la Chine qui seraient captés par le Mexique représentent une part non négligeable des exportations totales du Mexique, soit environ 6 %. Des effets substantiels sur le niveau de leurs exportations sont également attendus pour l'Australie, le Brésil, l'Inde, les Philippines, le Pakistan et le Viet Nam, comme indiqué ci-dessous

Trains de marchandises
Cependant, l'étude souligne également que même pour les pays dont les exportations sont appelées à augmenter dans ce cadre de bataille commerciale, les résultats ne seront pas tous positifs.
Le marché du soja en est un bon exemple. Les droits de douane chinois sur le soja américain ont eu des effets de distorsion des échanges commerciaux à l'avantage de plusieurs pays exportateurs, en particulier le Brésil, qui est soudain devenu le principal fournisseur en soja de la Chine. Mais comme le niveau et la durée d’application des droits de douane ne sont pas clairs, les producteurs brésiliens hésitent à prendre des décisions d'investissement qui pourraient s'avérer non rentables si les droits de douane étaient suspendus. En outre, dans les secteurs où le soja est un intrant - comme dans la production d’aliments pour le bétail - les entreprises brésiliennes sont vouées à perdre de leur compétitivité en raison des hausses de prix nourries par la demande chinoise en soja brésilien.
 
L'étude souligne également que si certains pays connaîtront une forte hausse de leurs exportations, les effets négatifs à l'échelle mondiale sont susceptibles de dominer. Une préoccupation commune renvoie à l'impact inévitable que les différends commerciaux auront sur l'économie mondiale encore fragile. Un ralentissement économique s'accompagne souvent de perturbations des prix sur les marchés des produits de base, sur les marchés financiers et monétaires. Elles auront toutes d'importantes répercussions sur les pays en développement. L'une des principales préoccupations demeure le risque que les tensions commerciales ne dégénèrent en guerres sur le marché des devises, rendant plus difficile le service de la dette libellée en dollars.
Une autre préoccupation réside dans le fait que davantage de pays pourraient se joindre à la mêlée multipliant les politiques protectionnistes à l'échelle mondiale. Ces politiques nuisant généralement davantage aux pays les plus faibles, un système commercial multilatéral qui fonctionne bien, capable de désamorcer les tentations protectionnistes et de maintenir l'accès au marché pour les pays les plus pauvres, est d'une importance fondamentale.
Enfin, dans une économie mondiale interconnectée, l'effet domino créé par les géants du commerce est susceptible d'aller au-delà des pays et des secteurs ciblés. Les hausses tarifaires pénalisent non seulement l'assembleur d'un produit, mais aussi les fournisseurs tout au long de la chaîne de production. Par exemple, le volume élevé des exportations chinoises frappées par les droits de douane américains est susceptible de toucher le plus durement les chaînes de valeur de l'Asie de l'Est, la CNUCED estimant qu'elles pourraient ainsi chuter d'environ 160 milliards de dollars.
Les tensions commerciales actuelles ont atteint leur paroxysme au début de 2018 lorsque la Chine et les États-Unis se sont imposés des droits de douane sur environ 50 milliards de dollars de leurs marchandises respectives. La confrontation s'est rapidement intensifiée :  en septembre 2018, les États-Unis ont imposé des droits de douane de 10 % sur environ 200 milliards de dollars d'importations chinoises. La Chine a ensuite riposté en imposant des droits de douane supplémentaires sur des importations en provenance des États-Unis d'une valeur de 60 milliards de dollars. Les droits de 10 % devaient initialement passer à 25 % en janvier 2019. Début décembre 2018, les parties ont toutefois convenu de geler l'augmentation de leurs tarifs douaniers jusqu'au 1er mars 2019.

Une nouvelle agence devrait impliquer le secteur privé dans de nouveaux projets de développement
Une nouvelle agence devrait impliquer le secteur privé dans de nouveaux projets de développement

En 2019, les États-Unis mettront en œuvre un nouveau moyen d’attirer davantage d’investissements américains provenant du secteur privé dans les pays en développement.

Le gouvernement Trump appelle cette méthode « une nouvelle ère dans le financement du développement par les États-Unis ».

À l’origine de cette action : un nouvel organisme qui s’appelle l’U.S. International Development Finance Corporation (DFC). Il aura accès à 60 milliards de dollars en capital financier pour aider les entreprises américaines à investir sur les marchés émergents du monde entier sans faire tomber les pays dans le piège de l’endettement à long terme.

Ce montant représente près du double de la capacité de prêt de l’organisme qu’il remplacera. Les prêts sont accordés à des investisseurs privés et non pas à des gouvernements.

Ray Washburne, qui participe à la création du DFC, le qualifie d’« alternative solide aux (…) investissements gérés par les gouvernements, lesquels peuvent faire empirer la situation dans les pays en développement ».

 

« Avec davantage d’outils, plus de flexibilité et plus de marge de manœuvre, les États-Unis pourront avoir encore plus d’impact », se réjouit Ray Washburne, directeur d’Overseas Private Investment Corporation (OPIC), qui va fusionner avec le nouvel organisme.

L’une des grandes différences est que le nouvel organisme aura la capacité de faire des placements limités en actions, chose que l’OPIC ne pouvait pas faire. Cela signifie que les sociétés voulant entrer sur les marchés des pays en développement peuvent obtenir des capitaux de démarrage en vendant des parts de leur nouvelle entreprise au DFC. Ces entreprises injectent ces capitaux dans les pays en développement sous la forme d’emplois, de nouvelles entreprises et de projets d’infrastructure dans les pays en question.

L’intérêt de cette nouvelle possibilité, c’est qu’elle incite le secteur privé à investir dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire.

 

Ce nouvel élément fait partie du BUILD Act* que le Congrès a voté avec le soutien des deux partis et que le président Trump a signé en octobre dernier.

Le BUILD Act stipule clairement que le DFC donnera la priorité aux projets dans les secteurs qui favorisent le développement, comme la santé, les transports, le logement et les technologies de l’information et des communications. Les entreprises appartenant à des femmes bénéficient également d’un statut spécial.

À l’instar d’autres projets d’aide américains, ils créeront des emplois et favoriseront la croissance économique sans obliger les pays en développement à s’endetter.

Les entreprises qui concluent des accords avec le DFC sont tenues de se conformer aux mêmes normes strictes en matière de respect de l’environnement, des droits sociaux et des droits des travailleurs que les entreprises installées aux États-Unis.

La Chine a pour projet de construire en 2019 pas moins de 3200 km supplémentaires de lignes ferroviaires à grande vitesse, qui atteindront une longueur totale dépassant les 30.000 km, a annoncé mercredi la China Railway Corporation (CRC). Ces 3200 km supplémentaires de lignes ferroviaires à grande vitesse font partie du plan de développement de 6.800 km de nouveaux chemins de fer pour la nouvelle année, alors que le pays maintiendra à grande échelle les investissements en capital fixe dans le transport ferroviaire, a déclaré Lu Dongfu, directeur général de la CRC, lors d'une conférence de travail.

Le réseau des trains à grande vitesse de la Chine s'est développé au cours des années, atteignant une longueur totale de 29.000 km fin 2018, et représentant plus des deux tiers du total des chemins de fer à grande vitesse du monde entier. La Chine envisage de construire 30.000 km de lignes ferroviaires à grande vitesse d'ici 2020. Les chemins de fer chinois devraient transporter 3,54 milliards de passagers et 3,37 milliards de tonnes de marchandises cette année, a déclaré le directeur général.

La Chine verra la mise en service de 850 trains à grande vitesse Fuxing d'ici la fin de l'année, tandis que la recherche et le développement des trains à grande vitesse Fuxing à 350 km/h, 250 km/h, 200 km/h et 160 km/h seront renforcés, selon la CRC.                                                                                                                                    Le pays continuera d'étendre la couverture des trains à grande vitesse en 2019. En dépit du développement du réseau ferroviaire à grande vitesse en Chine, la longueur et la couverture des chemins de fer dans les régions centrales et occidentales sont encore insuffisantes.

La Chine continuera à promouvoir l'application des billets numériques et à explorer des mécanismes de tarification plus flexibles pour les trains à grande vitesse, a-t-il déclaré.                                                       L'investissement en capital fixe dans les chemins de fer s'est élevé à 802,8 milliards de yuans (environ 117 milliards de dollars), avec plus de 4.600 km de nouveaux chemins de fer en 2018.                                                     Les recettes totales du transport ferroviaire ont enregistré un record de croissance de 10,9% en glissement annuel par rapport à l'année dernière, atteignant 772 milliards de yuans.

Business, entreprise
Business, entreprise

« Le secteur privé joue un rôle essentiel dans l’instauration d’une croissance économique durable et la lutte contre la pauvreté à travers le monde », a déclaré Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque Mondiale. Selon lui, « des règles équitables, efficaces et transparentes, comme celles que préconise le rapport Doing Business, constituent le socle d’un environnement dynamique pour l’économie et l’entrepreneuriat. Il est indispensable que les pays intensifient leurs efforts afin de créer les conditions permettant à l’entreprise privée et aux populations de prospérer. »

 

Le Rapport Doing Business 2019 constate que les réformes ont été mises en oeuvre dans les pays où elles étaient les plus nécessaires ; les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure ayant entrepris 172 réformes. En Afrique subsaharienne, un nombre record de 40 économies ont mené 107 réformes, la meilleure performance en termes de nombre de réformes réalisée par la région pour la troisième année consécutive. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont atteint un nouveau record avec 43 réformes.

C’est encore le domaine de la création d’entreprises qui a connu le plus d’améliorations, avec 50 réformes cette année. Importante réformes ont également concerné l’exécution des contrats (49 réformes) et le raccordement à l’électricité (26 réformes).

Les dix économies qui arrivent en tête du classement annuel du Groupe de la Banque mondiale sur la facilité de faire des affaires sont la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Danemark, qui conservent leur premier, deuxième et troisième rang pour la deuxième année consécutive, suivis de la RAS de Hong Kong en Chine, de la République de Corée, de la Géorgie, de la Norvège, des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’ex-République yougoslave de Macédoine.

 

Concernant les changements notables intervenus dans les 20 économies en tête du classement cette année, les Émirats arabes unis (EAU) rejoignent le classement pour la première fois, au 11e rang, tandis que la Malaisie et Maurice gagnent des places, arrivant respectivement 15e et 20e. Au cours de l’année passée, la Malaisie a mis en oeuvre six réformes, Maurice cinq et les EAU quatre. Maurice a notamment éliminé un obstacle qui pénalisait les femmes dans la création d’entreprises.

Les dix économies où les améliorations sont les plus sensibles sont l’Afghanistan, Djibouti, la Chine, l’Azerbaïdjan, l’Inde, le Togo, le Kenya, la Côte d’Ivoire, la Turquie et le Rwanda. Avec six réformes à leur actif chacun, Djibouti et l’Inde sont dans le top 10 pour la deuxième année consécutive. L’Afghanistan et la Turquie, qui figurent pour la première fois parmi les pays les plus réformateurs, ont introduit un nombre record de réformes en un an seulement (respectivement cinq et sept réformes).

« La diversité des pays se classant parmi les plus réformateurs montre que des économies de toutes tailles et de tous niveaux de revenus, et même des économies en situation de conflit, peuvent améliorer le climat des affaires pour les petites et moyennes entreprises du pays. Le rapport Doing Business fournit aux gouvernements du monde entier une feuille de route permettant de renforcer la confiance, l’innovation et la croissance des entreprises, mais aussi d’endiguer

la corruption », estime Shanta Devarajan, économiste en chef par intérim et directeur principal pour l’économie du développement à la Banque mondiale.

 

Cette année, Doing Business a collecté des données sur la formation dispensée aux agents de la fonction publique et aux utilisateurs des registres du commerce et des registres fonciers. Le rapport comprend une étude de cas qui analyse ces données et constate que les formations obligatoires et annuelles dispensées aux fonctionnaires concernés améliorent l’efficacité de ces registres. Une deuxième étude fait observer que lorsque les agents de dédouanement et les commissionnaires en douane suivent une formation régulière, les contrôles aux frontières et les formalités douanières s’en trouvent accélérés, ce qui facilite la circulation transfrontalière des marchandises. Deux autres études de cas s’intéressent aux avantages que procurent la certification des électriciens et la formation des juges.

« Les résultats obtenus cette année montrent clairement l’engagement dont font preuve les pouvoirs publics dans de nombreuses économies, petites ou grandes, pour aider l’entrepreneuriat et l’entreprise privée. Si les programmes de réformes s’accompagnent de formations pour les fonctionnaires, l’impact de ces réformes n’en sera qu’amplifié », affirme Rita Ramalho, responsable principale du Groupe des indicateurs mondiaux de la Banque mondiale, qui prépare ce rapport.

Depuis le lancement du premier volume en 2003, plus de 3 500 réformes de l’environnement des affaires ont été engagées dans 186 des 190 économies prises en compte dans le rapport.

 

La région Asie de l’Est et Pacifique compte deux des dix économies couvertes par Doing Business les mieux classées, à savoir Singapour et la RAS de Hong Kong (Chine). Par ailleurs, la Chine fait partie des dix économies dont la progression a été la plus importante, ayant gagné plus de 30 places pour se classer au 46e rang mondial. Les économies de la région ont introduit 43 réformes au total l’an passé, en particulier dans les domaines de la création d’entreprises et du raccordement à l’électricité.

La région Europe et Asie Centrale compte elle aussi deux des dix économies les mieux classées cette année : la Géorgie, qui se hisse au 6e rang (9e l’an dernier), et l’ex-République yougoslave de Macédoine, qui gagne une place pour ressortir 10e. Cette région compte également deux des économies ayant le plus amélioré leurs performances : l’Azerbaïdjan et la Turquie. Le rythme des réformes s’est accéléré dans la région : 54 réformes ont été mises en oeuvre l’an dernier, contre 43 (chiffre révisé) l’année précédente. Si les réformes couvrent tous les domaines, nombre d’entre elles cherchent à faciliter l’obtention d’un permis de construire et le commerce transfrontalier.

C’est au total 25 réformes qui ont été mises en oeuvre en Amérique latine et aux Caraïbes l’an dernier, dont 4 pour le Brésil, le pays le plus réformateur de la région. L’essentiel des réformes visent à renforcer les droits des emprunteurs et des prêteurs dans les opérations garanties, ainsi que le processus de création d’entreprises.

 

Les économies du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont nettement accéléré le rythme des réformes l’an dernier, introduisant 43 réformes, contre 29 l’année précédente. Cette année, une économie de la région figure dans le top 20 mondial — à savoir les Émirats arabes unis, qui ont fait leur entrée dans le classement au 11e rang —, tandis que Djibouti fait partie des économies ayant le plus amélioré leurs performances. La région reste toutefois à la traîne sur le plan de l’égalité de traitement des hommes et des femmes, des obstacles à l’entrepreneuriat des femmes existant dans 14 économies.

Pour la première fois, deux économies d’Asie du Sud se sont hissées dans le haut du classement des pays ayant le plus amélioré leurs performances. L’Inde a poursuivi son programme de réformes, engageant six réformes l’an dernier et progressant de 23 places pour atteindre le 77e rang mondial. Ce pays occupe désormais la première place de la région. L’Afghanistan, qui a mis en oeuvre cinq réformes, a progressé de 16 places pour arriver 167e au classement mondial. Au total, les économies de la région ont mis en oeuvre 19 réformes l’an dernier, essentiellement dans le domaine de la création d’entreprises, de l’obtention de prêts, du règlement des impôts et taxes, ainsi que du règlement de l’insolvabilité.

 

L’Afrique Subsaharienne a enregistré un nouveau record pour la troisième année consécutive, engageant 107 réformes l’an dernier, contre 83 l’année précédente. En outre, cette année a été marquée par le plus grand nombre d’économies ayant mené des réformes, 40 des 48 économies de la région ayant mis en place au moins une réforme, à comparer au record précédent qui était de 37 économies il y a deux ans. La région compte quatre des 10 économies les plus réformatrices de cette année : le Togo, le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Rwanda. Si les réformes introduites par les pays de cette région couvrent un grand nombre de domaines, beaucoup concernent le transfert de propriété et le règlement de l’insolvabilité.

Centrale de production d'électricité
Centrale de production d'électricité

Alors que plus du tiers des pays candidats à l’énergie nucléaire sont africains, l’Agence internationale de l’énergie nucléaire renseigne sur les conditions d’exploitation optimale de cette ressource sur le continent.

« Aller vers le nucléaire est quelque chose qui ne se fait pas du jour au lendemain. Entre le moment où le pays initie son programme nucléaire et celui où la première turbine devient opérationnelle, des années peuvent s’écouler», a introduit Milko Kovachev, le chef de la section du développement des infrastructures à l’agence dans un article paru dans l’Africa Renewal. Ce type de projet, explique l’expert, a une durée de mise en œuvre de 10 à 15 ans.

En outre, explique-t-il, un programme d’énergie nucléaire réussi, demande un engagement politique, populaire et une implication de la nation sur au moins 100 ans, c’est-à-dire l’ensemble du cycle de vie de la centrale de sa construction à son démantèlement.

Il faut également prendre en compte le paramètre du besoin considérable de financement, incluant aussi bien la construction de la centrale que la gestion de ses déchets et le coût de son développement. « Les investissements à faire par les gouvernements pour le développement des infrastructures nécessaires est modeste, comparé à celui de la première centrale nucléaire. Nous parlons quand même de plusieurs centaines de millions de dollars américains.», a souligné M. Kovachev. Il reconnait d’ailleurs que la plupart des pays africains éprouveront des difficultés à investir dans de tels projets, mais que d’autres options telles que le recours à une organisation privée produisant l’énergie et la revendant au pays sont envisageables.

 

Un autre aspect à prendre en compte sera la capacité de transmission des réseaux électriques nationaux. Il est en effet, recommandé que les pays candidats au nucléaire aient une capacité de transmission égale à dix fois la puissance de la centrale nucléaire. Les pays qui comme le Kenya ambitionnent de construire une centrale de 1 000 MW devront avoir un réseau électrique capable de transporter 10 000 MW par exemple.

A moins de vouloir investir dans des petits réacteurs nucléaires ; une option dont les premiers spécimens entreront en service entre 2018 et 2020, mais qui ne reçoit pas un accueil chaleureux dans les pays africains. Ceux-ci, novices dans le secteur, préfèrent investir sur les technologies ayant déjà fait leur preuve ou alors mettre en place des réseaux régionaux de grandes capacités qui pourront être utilisés par plusieurs pays. Cette option dépendra de la capacité des pays à établir un dialogue régional afin de pouvoir mettre en œuvre ce projet commun.

Un autre argument rendant difficile le recours au nucléaire dans les pays africains, selon M. Kovachev, est le rejet par les populations de cette option qu’elles considèrent comme dangereuse, à cause notamment, de l’accident survenu à Fukushima.

Si l’AIEA fournit aux pays son appui technique et technologique pour le recours au nucléaire, cette partition devra par contre se jouer au niveau de chaque pays, a affirmé le responsable.

Gwladys Johnson Akinocho

https://www.agenceecofin.com/nucleaire/0309-59629-afrique-et-nucleaire-la-route-est-encore-longue-et-parsemee-d-obstacles-selon-l-aiea

EXX Africa (https://www.EXXAfrica.com) a publié un rapport spécial sur le commerce secret d’armes par la Chine dans la Corne de l’Afrique.  Selon ce rapport, au-delà de l’objectif commercial d’accroître les ventes d’armes et de matériel militaire de fabrication chinoise, la Chine cherche également à contrôler une part croissante du commerce d’armes en Afrique, afin de protéger ses importants investissements dans les infrastructures sur le Continent. Dans le cadre de la Nouvelle route de la soie, la Chine a, en effet, effectué des investissements massifs en Afrique de l’Est, notamment dans des lignes ferroviaires, des barrages hydroélectriques et de nouveaux projets portuaires dans des pays comme le Kenya, le Soudan et l’Éthiopie.

La base logistique militaire chinoise à Djibouti joue un rôle central dans cette stratégie. La Chine s’apprête en envoyer de grandes quantités d’armes et de matériel militaire vers les pays africains, en particulier vers le Soudan et le Sud-Soudan.
D’une grande importance stratégique et situé sur une route maritime majeure, le port de Djibouti est également en train de devenir une zone de transit clef du commerce d’armes dans la région.
"A la suite d’une nouvelle enquête étayée par un ensemble de renseignements provenant de sources sûres du secteur de la sécurité dans la Corne de l’Afrique, nous avons recueilli des preuves que des armes chinoises arrivent via la base de soutien de l’Armée de libération populaire chinoise à Djibouti et via le port commercial de Djibouti, avant d’être acheminées vers des zones de conflits en Afrique faisant l’objet d’un embargo sur l'armement", affirme le rapport.

 

A propos d’EXX Africa

EXXAfrica est une société spécialisée dans les services de renseignements, qui fournit pour les entreprises des prévisions facilitant la prise de décisions commercialement pertinentes sur les risques politiques et économiques en Afrique . C'est ainsi qu'elle aide sa clientèle très variée à atténuer l'exposition au risque, compte-tenu des développements économiques et politiques en constante évolution en Afrique.

Programme informatique
Programme informatique

(Agence Ecofin) - La Worldwide Broadband Speed League a publié son rapport 2018 sur la vitesse de téléchargement par pays dans monde, question de présenter les marchés où il fait bon de surfer sur Internet. En Afrique, c’est Madagascar qui décroche la première place avec sa vitesse de téléchargement de 24,87Mbps. Le pays est 26ème mondial, devant la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, ou encore la Russie.

Selon l’étude  qui compare la vitesse de l’internet haut débit dans 200 pays grâce à plus de 163 millions de tests pratiqués sur 12 mois, les internautes malgaches peuvent télécharger un film HD d’un volume de 5Go en 27 minutes et 27 secondes avec la vitesse de téléchargement offerte dans le pays.

Cette belle performance du pays, il semble qu’elle découle de l’amélioration de ses capacités data par l’opérateur Telecom Malagasy (Telma). En 2017, Madagascar  qui est connecté à trois systèmes sous-marins de fibre optique –au câble LION par Orange en 2009, au câble EASSy par  Telecom Malagasy en 2010 et au LION2 par Orange en 2012 – n’offrait qu’une vitesse de téléchargement de 3,49Mbps. Mais une année après le démarrage par Telma du  déploiement d’un backbone de fibre optique à travers le pays,  pour renforcer davantage la connectivité à haut débit,  le pays qui occupait la  84ème place mondial dans le classement mondial 2017 de la Worldwide Broadband Speed League a gagné 67 places…

La qualité de l’Internet de Madagascar, elle devrait encore grimper d’ici les prochaines années avec les nouvelles connexions par fibre optiques sous-marines en projet pour le pays. Il y a le FLY-LION3 que porte Orange, le MElting poT Indianoceanic  Submarine System (METISS) développé par un consortium d’opérateurs, et le IOX Cable.

Classement de 46 pays africains en fonction de la vitesse de téléchargement
Classement entre juin 2017 et mai 2018 Progression sur 1 an
Rang Afrique Rang mondial Pays Moyenne de vitesse de téléchargement (Mbps) Progression Afrique Progression monde
1 22 Madagascar 24.87 5 67
2 64 Kenya 10.11 -1 -13
3 76 South Africa 6.38 1 4
4 105 Morocco 4.03 -1 -26
5 112 Tunisia 3.67 0 -24
6 120 Ghana 2.88 4 -10
7 121 Zimbabwe 2.86 1 -16
8 130 Rwanda 2.64 5 -13
9 131 Namibia 2.62 5 -5
10 134 Burundi 2.56    
11 139 Mauritius 2.39 5 -2
12 140 Uganda 2.39 0 -24
13 146 Zambia 2.03 -4 -40
14 149 Tanzania 1.96 3 -10
15 152 Nigeria 1.86 -8 -57
16 153 Mozambique 1.76 2 -13
17 156 Seychelles 1.72 -15 -84
18 157 Ivory Coast 1.70 4 -2
19 158 Liberia 1.61 -8 -43
20 159 Sierra Leone 1.61    
21 162 Sudan 1.56 5 0
22 164 Botswana 1.50 5 0
23 165 Angola 1.49 5 0
24 166 Gambia 1.45    
25 167 Libya 1.42 6 7
26 169 Senegal 1.40 -2 -11
27 170 Egypt 1.33 -4 -14
28 172 Cameroon 1.29 1 -5
29 173 Togo 1.27 -8 -20
30 174 Swaziland 1.26    
31 175 Algeria 1.25 -6 -14
32 177 Benin 1.23 2 3
33 179 Malawi 1.17 -3 -9
34 181 Gabon 1.13 5 7
35 182 São Tomé and Príncipe 1.13    
36 183 Ethiopia 1.13 -17 -36
37 185 Mayotte 0.97    
38 187 Mali 0.95 -5 -11
39 189 Djibouti 0.92 -19 -38
40 190 Congo 0.86 -5 -9
41 191 Republic of the Congo 0.85 -4 -5
42 192 Burkina Faso 0.84 -4 -5
43 193 Niger 0.83    
44 195 Mauritania 0.70 -29 -60
45 196 Guinea 0.65 -13 -21
46 197 Somalia 0.60 -10 -12
(Source : cable.co.uk)

Muriel Edjo

Des ouvriers sur le site d’un projet de remblaiement financé au Sri Lanka
Des ouvriers sur le site d’un projet de remblaiement financé au Sri Lanka

La dette publique peut être un piège qui se referme sur certains pays. C’est le cas lorsqu’un pays créancier invoque les sommes qui lui sont dues comme moyen de pression pour atteindre des objectifs stratégiques.

Il est bien placé, par exemple, pour acquérir des avoirs d’une importance déterminante, comme des ports, ou accroître son influence politique. Le pays débiteur n’a souvent pas d’autre choix que de s’incliner, selon un récent rapport publié par des chercheurs d’Harvard.

« Au cours des dix dernières années, la Chine a accordé des prêts s’élevant à des centaines de milliards de dollars à des pays qui n’ont souvent pas les moyens de les rembourser », indiquent les auteurs du rapport, Sam Parker et Gabrielle Chefitz.

Le rapport montre que la Chine a réussi à exercer une influence sur des pays auxquels elle a accordé d’importants prêts. Par exemple, après avoir rencontré des difficultés à rembourser sa dette, le gouvernement sri-lankais a transféré la gestion du port de Hambantota à la Chine avec un contrat de bail de 99 ans. Djibouti, dont la dette approchait 100 % de son PIB en 2017, a récemment accepté l’installation sur son territoire de la première base navale de la Chine à l’étranger, indique le rapport. La majorité de l’aide financière des États-Unis aux pays en développement est sous forme de subventions et de prêts à faible taux d’intérêt, accordés en réponse à des situations de crise ainsi que pour la santé, la paix et la sécurité mondiale, et la bonne gouvernance.

Pour Atul Keshap, l’ambassadeur des États-Unis au Sri Lanka, le développement ne doit pas se faire au prix d’une dette accablante. Les États-Unis ont fourni des aides s’élevant à plus de 2 milliards de dollars au Sri Lanka, dit-il. « Et la totalité de ce montant a pris la forme de subventions. Il n’y a pas d’emprunts à rembourser », a-t-il déclaré dans un entretien avec le média sri-lankais Ada Derana. « C’est un don du peuple américain pour voir au Sri Lanka une démocratie vraiment forte et stable.                                                                                        Michael Buchanan

14ème session de la CNUCED, Nairobi
14ème session de la CNUCED, Nairobi

L’accord sur une Zone de libre échange continentale signé à Kigali ce 21 mars 2018 par les membres de l'Union Africaine est sans conteste une percée majeure dans l’intégration du développement économique du continent africain.

Cependant, la comparaison entre ce nouvel accord et les bases du marché unique européen est très approximative tant la situation des deux continents à ce moment de leur processus d’intégration économique est différente. Et une signature n’implique aucunement une mise en œuvre immédiate. Loin s’en faut.

Le marché commun européen fondé sur la libre circulation des produits est né avec le Traité de Rome de 1957. L’Union douanière qu’il dessinait ne s’est concrétisée qu’en 1968 et son marché unique en 1993... soit 36 ans plus tard. En Afrique, le processus a débuté en 1991. Le calendrier de mise en œuvre tel que défini par l’Union Africaine est donc raisonnable au vu des obstacles à surmonter aussi nombreux que variés.

 

Certes, tout le monde s’accorde sur le fait qu’un marché continental augmenterait substantiellement le commerce intra-africain, que c’est une meilleure option que de poursuivre le seul alignement des économies africaines sur l’exportation internationale de matières premières, avec tout ce qu’implique cette dépendance

La diversification de l’économie africaine ne peut continuer à stagner comme c’est le cas depuis des décennies. Elle ne peut rester un slogan, ou pour le dire plus élégamment, un objectif un peu lointain qui sonne juste aux oreilles des bailleurs de fonds, les mêmes qui subventionnent leurs exportations...

Le plus dur reste donc à faire : lever les obstacles en répondant aux résistances des pays enclavés qui voient d’un mauvais œil la baisse certaine de leurs revenus douaniers, accompagner de sanctions les cas de non-respect de l’accord ; encadrer la libéralisation du commerce des services ; réguler la concurrence et protéger les consommateurs africains ; préserver les acquis tout comme les accords préférentiels qui ont été négociés au niveau national ou régional et qui ont donné de bons résultats, pour ne citer que quelques-unes des étapes à franchir pour mettre en œuvre progressivement un tel accord.

En outre, substituer les importations du continent africain aux importations en provenance d’Europe, de Dubaï ou de Chine implique une vraie fluidité des échanges et des infrastructures routières, aériennes et portuaires. Les états africains enclavés ou les îles du Pacifique ne le savent que trop bien. La Chine a d’ailleurs très bien compris l’importance de telles infrastructures et investi massivement et rapidement en Afrique via sa stratégie régionale « Une ceinture, une route ».

Enfin, en dépit des différences notoires entre les deux continents, il serait profitable aux entreprises et aux entrepreneurs pourvoyeurs d’emplois et de croissance qu’ils puissent tirer les leçons des erreurs commises de l’autre côté de la Méditerranée et de leurs conséquences lors de certaines des étapes de la mise en place du marché unique. Partant de là, et s’ils considèrent le développement durable et inclusif comme leur priorité, il reviendra bien sûr aux gouvernements d’organiser une redistribution équitable des gains de cette croissance.

 

Isabelle Durant, Secrétaire Générale adjointe de la CNUCED

Carte bancaire
Carte bancaire

(Agence Ecofin) - L'Afrique est le deuxième marché bancaire à l’échelle mondiale, en matière de croissance et de rentabilité, après l’Amérique latine, selon une étude publiée par le cabinet d’audit et de conseil McKinsey.

« Tiré par les services mobiles et l’attitude digitale très prononcée des Africains, le paysage bancaire du continent est parmi les plus excitants au monde », a souligné la firme américaine dans son rapport. Et d’ajouter : « Dans la plupart des régions du monde, le secteur bancaire est confronté à des rendements décevants et à une croissance atone. Mais le secteur bancaire africain offre un contraste saisissant dans la mesure où il connaît une croissance rapide et offre une rentabilité deux fois supérieure à la moyenne mondiale ».

 

McKinsey révèle, dans ce cadre, que le nombre d'Africains bancarisés est passé de 170 millions, en 2012, à près de 300 millions, en 2017. Ce chiffre devrait atteindre 450 millions, dans les cinq prochaines années. Les revenus du secteur à l’échelle continentale devraient, quant à eux, passer de 86 milliards de dollars en 2017 à 129 milliards, en 2022.  

« Entre 2012 et 2017, les revenus du secteur bancaire africain ont progressé à un taux annuel de 11% par an, à taux de change constant. Et nous nous attendons à ce que ces revenus enregistrent un taux de croissance de 8,5% par an, au cours des cinq prochaines années, soit le niveau de croissance le plus élevé à l’échelle mondiale », souligne le cabinet. 

Cette croissance appréciable n’est cependant pas équitablement répartie entre les divers sous-régions et pays du continent. Cinq pays africains seulement  (l'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Egypte, l'Angola et le Maroc) représentent actuellement 68% des revenus bancaires globaux enregistrés sur le continent. De même, environ 60% de la croissance totale des revenus, prévue dans le secteur de la banque de détail, au cours des cinq prochaines années, proviendra de l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigeria, le Maroc et le Ghana.

 

McKinsey souligne, par ailleurs, que le secteur de la banque de détail en Afrique a connu de nouveaux modèles commerciaux innovants qui ont représenté une réponse adéquate à de nombreux défis tels que le faible taux de bancarisation, l’utilisation massive du cash et la faiblesse des réseaux d’agences et de guichets automatiques de billets.

« En Afrique, la transition vers les transactions bancaires digitales bat déjà son plein. Le volume de ce genre de transactions a augmenté de 13% par an sur le continent, entre 2014 et 2016, grâce à l'amélioration de la disponibilité, de la fiabilité et de la sécurité des canaux électroniques. Cela a fait de l'Afrique, le deuxième marché ayant la croissance la plus rapide au monde, en matière de paiements électroniques, après l'Asie-Pacifique », soulignent les auteurs du rapport, indiquant qu’environ 40% des Africains préfèrent aujourd’hui utiliser les canaux numériques pour effectuer des transactions bancaires.

Au rang des faiblesses du secteur bancaire africain, McKinsey cite notamment les coûts élevés du personnel, les processus dominés par le papier et la forte intensité en main-d'œuvre. La firme estime également que le risque de crédit demeure préoccupant, avec des prêts improductifs représentant plus de 5% des portefeuilles des banques africaines.

Inde
Inde

(Agence Ecofin) - Le think tank indien Observer Research Foundation vient de battre en brèche plusieurs idées reçues sur les investissements indiens en Afrique. Dans une note de recherche publiée sur les colonnes du quotidien anglophone indien «Daily News and Analysis», le centre de recherche a révélé qu’un seul pays a raflé 90% des flux d’investissements directs indiens vers l’Afrique entre 2008 et 2016.

Il s’agit de l’Ile Maurice qui a reçu 47,6 milliards de dollars d’investissements indiens durant la période sous revue sur un total de 52,6 milliards de dollars servis au continent africain !

Observer Research Foundation souligne également qu’une part importante des flux des IDE indiens vers l’Ile Maurice, qui a été présentée par le think tank comme étant un « paradis fiscal », est retournée en Inde, ce qui signifie que le volume réel des investissements indiens en Afrique est beaucoup moins important que ce que rapportent les médias.

 

D’autre part, les investissements réalisés par l’Inde sur le continent entre 2008 et 2016 sont très concentrés géographiquement.  Avec une part de 63% et 22%, les régions de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique du Nord ont attiré la majeure partie de ces investissements.

Une poignée de pays africains a en effet bénéficié des 5 milliards de dollars investis entre 2008 et 2016  par l’Inde sur le continent hors Maurice.

 

Le Mozambique s’est accaparé 52% de ce montant (2,66 milliards de dollars) grâce notamment à l'investissement du groupe pétrolier ONGC Videsh dans le champ gazier de Rovuma. L’Egypte occupe la deuxième position avec 12% du montant global investi par l’Inde dans les pays africains hors Maurice, devant l’Afrique du Sud (8,8%), la Tunisie (3,8%) et le Kenya (3,1%).  

Observer Research Foundation révèle, par ailleurs, que les investissements indiens en Afrique sont en réalité pilotés par quelques grandes entreprises publiques. Bien qu'environ 597 entreprises indiennes aient investi en Afrique durant la période 2008-2016, 11 grandes entreprises représentent environ 80% du total des flux d'investissements indiens sur le continent.

Avec des investissements de 3,02 milliards de dollars, ONGC Videsh arrive en tête de liste, suivi par la Gujarat State Petroleum Corporation, Interlabels Industries, Oil India et Coromandel International.

 

Les analystes du think tank basé à New Delhi ont aussi fait remarquer que les investissements indiens en Afrique sont essentiellement concentrés dans les secteurs des hydrocarbures et des mines. Pourtant, contrairement à Pékin, New Delhi n’a pourtant jamais été accusée de pomper les matières premières africaines.

Élaboration d'un plan d'affaires
Élaboration d'un plan d'affaires

(Agence Ecofin) - The Heritage Foundation, un think tank et lobby américain basé à Washington, a rendu publique, récemment, l’édition 2018 de son « index of economic freedom » qui mesure - depuis 1995 - la liberté économique dans le monde, sur la base de 12 facteurs quantitatifs, regroupés en quatre grandes catégories.

Il s’agit notamment de : L’Etat de droit (le droit de propriété, l’intégrité du gouvernement, l’efficacité judiciaire) ; la prépondérance du gouvernement (les dépenses publiques, la pression fiscale, la santé fiscale) ; l’efficacité réglementaire (la liberté des affaires, la liberté de travail, la liberté monétaire) ; les marchés ouverts (la liberté commerciale, la liberté d'investissement, la liberté financière).

 

Pour l'indice de liberté économique 2018, la plupart des données collectées couvrent la deuxième moitié de 2016 jusqu'au premier semestre de 2017. 

A en croire donc cet indice, l’économie mondiale se trouve « modérément libre » en 2018, tout en enregistrant une hausse globale de la liberté économique pour la sixième année consécutive. En effet, le score moyen mondial de 61,1 est le plus élevé, jamais enregistré dans l'histoire des 24 ans de l'indice. La moyenne mondiale est, en outre, supérieure de plus de trois points à celle enregistrée dans la première édition de l'indice en 1995.

Par ailleurs, parmi les 180 pays et territoires classés dans cet index, les scores se sont améliorés pour 102 économies, tandis qu’ils ont diminué pour 75 d’entre eux. Seuls les scores de trois pays sont restés inchangés.

Six économies ont obtenu le statut de « libre » (avec un score de 80 et plus) par l'indice, tandis que les 90 économies suivantes sont classées comme « globalement libres » (avec des scores compris entre 70 et 79,9) ou « modérément libres » (scores compris entre 60 et 69,9).

Ainsi, un total de 96 économies - plus de la moitié des pays classés dans l'indice 2018 - fournissent des environnements institutionnels dans lesquels les particuliers et les entreprises privées bénéficient d'un degré modéré de liberté économique. 

Toutefois, le nombre des pays économiquement « non libres » reste élevé selon le rapport. En effet, 63 d’entre eux sont considérés comme « pratiquement pas libres » (avec des scores compris entre 50 et 59,9), tandis que 21 économies sont considérées comme « répressives » (avec des scores inférieurs à 50).

Un autre élément important que relève ce rapport est que les revenus par habitant sont beaucoup plus élevés dans les pays économiquement plus libres. En effet, les économies classées « libres » ou « globalement libres » dans l'indice 2018 bénéficient de revenus plus de deux fois supérieurs aux niveaux moyens des autres pays, et plus de cinq fois supérieurs aux revenus des personnes vivant dans des économies dites « répressives ».

 

En ce qui concerne le classement 2018, le haut du tableau est occupé par Hong Kong (1er), Singapour (2ème), la Nouvelle-Zélande (3ème), la Suisse (4ème), l’Australie (5ème), et l’Irlande (6ème). Il s’agit là des seules économies considérées comme véritablement « libres » par l’index 2018 sur la liberté économique. 

Le bas du tableau est, quant à lui, occupé par la Guinée équatoriale (175ème), l’Erythrée (176ème), le Congo (177ème), Cuba (178ème), le Venezuela (179ème), et la Corée du Nord (180ème).

S’agissant de l'Afrique subsaharienne, le rapport révèle que la région ne compte aucune économie considérée comme « libre ». Toutefois, l’île Maurice tire son épingle du jeu, en se classant parmi celles considérées comme « globalement libres ». Pour sa part, avec une chute de 0,2 point, le Botswana se voit rétrogradé dans la catégorie des économies « modérément libres »

Par ailleurs, la plupart des 47 économies de l’Afrique subsaharienne se classent dans la catégorie considérée comme « pratiquement pas libre ». En outre, la moitié des économies considérées comme « répressives » dans le monde (12 sur 21) se trouvent également en Afrique subsaharienne. 

En vue d’illustrer la corrélation entre le revenu par habitant et la liberté économique, le rapport indique que le PIB moyen par habitant pondéré en fonction de la population est seulement de 3 891 $ en Afrique subsaharienne, soit le niveau le plus bas de toutes les régions. Pour The Heritage Foundation, cette situation est due essentiellement à la faiblesse de l’Etat de droit, à une protection insuffisante des droits de propriété, ainsi qu’au copinage et à la corruption endémique. 

En Afrique du Nord également, le pays le mieux classé est le Maroc qui se retrouve dans la catégorie des économies « modérément libres ». Suivi de la Tunisie et de l’Egypte qui se classent dans la catégorie des économies « pratiquement pas libres ». Et enfin de l’Algérie qui, selon le rapport, constitue une économie« répressive ».

 

Classement des pays africains selon l’indice de liberté économique 2018 

 

 Rang  Pays  Score  Catégorie  Rang mondial
01 Ile Maurice 75,1 globalement libre 21
02 Botswana 69,9 modérément libre 35
03 Rwanda 69,1 modérément libre 39
04 Afrique du Sud 63,0 modérément libre 77
05 Ouganda 62,0 modérément libre 83
06 Côte d’Ivoire 62,0 modérément libre 85
07 Maroc 61,9 modérément libre 86
08 Seychelles 61,6 modérément libre 88
09 Burkina Faso 60,0 modérément libre 95
10 Cap-Vert 60,0 modérément libre 96
11 Tanzanie 59,9 pratiquement pas libre 97
12 Tunisie 58,9 pratiquement pas libre 99
13 Namibie 58,5 pratiquement pas libre 103
14 Nigeria 58,5 pratiquement pas libre 104
15 Gabon 58,0 pratiquement pas libre 109
16 Mali 57,6 pratiquement pas libre 113
17 Guinée Bissau 56,9 pratiquement pas libre 118
18 Madagascar 56,8 pratiquement pas libre 119
19 Bénin 56,7 pratiquement pas libre 120
20 Comores 56,2 pratiquement pas libre 121
21 Ghana 56,0 pratiquement pas libre 122
22 Swaziland 55,9 pratiquement pas libre 123
23 Sénégal 55,7 pratiquement pas libre 126
24 Kenya 54,7 pratiquement pas libre 129
25 Zambie 54,3 pratiquement pas libre 132
26 Mauritanie 54,0 pratiquement pas libre 134
27 Lesotho 53,9 pratiquement pas libre 136
28 Sao Tomé-et-Principe 53,6 pratiquement pas libre 137
29 Egypte 53,4 pratiquement pas libre 139
30 Ethiopie 52,8 pratiquement pas libre 142
31 Gambie 52,3 pratiquement pas libre 145
32 Guinée 52,2 pratiquement pas libre 146
33 République démocratique du Congo 52,1 pratiquement pas libre 147
34 Malawi 52,0 pratiquement pas libre 148
35 Cameroun 51,9 pratiquement pas libre 149
36 Sierra Leone 51,8 pratiquement pas libre 151
37 Burundi 50,9 pratiquement pas libre 157
38 Liberia 50,9 pratiquement pas libre 158
39 Niger 49,5 pratiquement pas libre 160
40 Soudan 49,4 répressif 161
41 Tchad 49,3 répressif 162
42 Centrafrique 49,2 répressif 163
43 Angola 48,6 répressif 164
44 Togo 47,8 répressif 168
45 Mozambique 46,3 répressif 170
46 Djibouti 45,1 répressif 171
47 Algérie 44,7 répressif 172
48 Zimbabwe 44,0 répressif 174
49 Guinée équatoriale 42,0 répressif 175
50 Erythrée 41,7 répressif 176
51 Congo 38,9 répressif 177 
Le président des Etats-Unis, Donald Trump
Le président des Etats-Unis, Donald Trump

Dans un entretien sur la chaîne Fox News, le président américain a déclaré que l'Union européenne faisait autant «de mal» aux Etats-Unis que la Chine sur le plan commercial, évoquant un rapport inégalitaire dont pâtiraient les Américains.

«[Les Européens] ont fait l'an dernier un excédent commercial de 151 milliards de dollars [...] Et en plus de ça, nous dépensons une fortune dans l'OTAN pour les protéger», a déclaré Donald Trump lors d'un entretien diffusé sur Fox News le 1er juillet. Le président américain a comparé les pratiques commerciales de l'Union européenne à celles de la Chine, affirmant : «L'Union européenne fait probablement autant de mal que la Chine, sauf qu'elle est plus petite».

 

Prenant un air grave, il a déploré l'inamitié des pays européens envers les Etats-Unis. «C'est terrible ce qu'ils nous ont fait», a estimé le locataire de la Maison Blanche. «Nous aimons tous d'une certaine manière l'Union européenne [mais ces pays] nous traitent très mal. Ils nous traitent très injustement», a-t-il ajouté.

Le 45e président des Etats-Unis a justifié sa décision d'imposer à tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis des tarifs douaniers sur les importations d'acier et d'aluminium : «Si nous ne l'appliquons pas à tout le monde alors ils [les pays producteurs visés] passent par les pays qui n'y sont pas soumis et vous perdez beaucoup de temps.» Interrogé sur l'opportunité de faire front avec les alliés traditionnels des Etats-Unis contre la Chine, Donald Trump a répondu par la négative. «[Les Européens] ne veulent pas nos produits agricoles. En toute honnêteté, ils ont leurs agriculteurs donc ils veulent protéger leurs agriculteurs. Mais nous ne protégeons pas les nôtres», a-t-il relevé. A propos de l'UE, il a également évoqué le marché automobile, pointant du doigt les marques allemandes qui entrent aux Etats-Unis alors que les Américains «ne [peuvent] pas y faire entrer [leurs] voitures».

 

Donald Trump s'est engagé depuis plusieurs mois dans une offensive commerciale tous azimuts, contre la Chine qu'il accuse de violer le droit de la propriété intellectuelle, mais aussi contre les Européens et les Canadiens qui ont répliqué par des mesures de représailles.

Par ailleurs, le président américain est resté ferme sur l'Iran, un autre sujet de contentieux avec l'Union européenne. Il a répété que les sociétés européennes faisant affaire avec l'Iran seraient sanctionnées : «Oui, bien sûr. C'est ce que nous faisons. Absolument.» En se retirant le 8 mai de l'accord international sur le nucléaire iranien datant de 2015, Donald Trump avait annoncé le rétablissement de sanctions américaines visant la République islamique, y compris pour les entreprises de pays tiers qui y commercent ou y investissent.

Monnaie, argent, finances
Monnaie, argent, finances

Malgré un ralentissement de la croissance de 2,1%, en 2017, les perspectives économiques dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA) devraient s’améliorer, au cours des années 2018 et 2019, la croissance dépassant l3 %, selon le Bulletin d’information économique de la région MENA intitulé « Crise des réfugiés dans la région MENA, relever le défi du développement ». Au sein de la région MENA, les exportateurs et importateurs de pétrole tireront tous profit d’une amélioration constante de la croissance mondiale, de l’augmentation des échanges avec l’Europe et l’Asie, d’une plus grande stabilité des marchés de produits de base – particulièrement du pétrole – et des réformes entreprises dans certains pays de la région.

 

 « Les perspectives à court terme de redressement économique dépendent de plusieurs facteurs, parmi lesquels les incertitudes résultant des conflits prolongés dans la région et de l’afflux de personnes déplacées de force », déclare Lili Mottaghi, économiste à la Banque mondiale et auteur principal du rapport. « Les pays de la région doivent adopter la bonne combinaison de politiques pour se développer plus rapidement, y compris des réformes visant à diversifier les économies et renforcer l’environnement des affaires dans le but de renforcer le potentiel du secteur privé ».

 

Le rapport analyse l’impact de l’instabilité grandissante dans la région sur les perspectives de croissance, les performances étant inférieures de moitié à leurs niveaux d’avant 2011, ce qui fait qu’il est difficile de s’attaquer au problème du chômage des jeunes et de répondre aux besoins du grand nombre de personnes déplacées à travers la région par suite de conflits qui se prolongent.

Selon Rabah Arezki, économiste en chef à la Banque mondiale, “avec les répercussions des conflits qui ont tendance à tirer les perspectives de croissance vers le bas, les secteurs public et privé devront faire preuve d’agilité et conjuguer leurs efforts pour inverser la trajectoire”.

 

Vers la fin 2016, on dénombrait plus de 5,4 millions de réfugiés syriens enregistrés, dont 75 % étaient concentrés au Liban et en Jordanie. Le rapport souligne l’impact de l’afflux massif des réfugiés dans les pays d’accueil, et suggère des moyens d’aider les pays dont les finances publiques et les services sont soumis à une pression croissante tout en préservant leur stabilité macroéconomique. Il évoque la nécessité de passer d’une intervention humanitaire à l’aide au développement, et de constituer des statistiques plus robustes pour le suivi de l’aide sociale apportée aux réfugiés et de l’appui de la communauté internationale.

 

« En plus de réponses à leurs besoins immédiats de subsistance et de logement, les réfugiés désirent une éducation pour développer leur capital humain et des emplois pour préserver leur dignité et se préparer à retourner à leurs pays d’origine une fois la stabilité rétablie. Il s’agit là d’une responsabilité mondiale », affirme Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA. « La communauté des bailleurs, y compris la Banque mondiale, redouble d’efforts pour réaliser cet objectif et mobiliser des financements concessionnels afin d’aider les pays d’accueil à faire face aux besoins accrus en matière de développement », ajoute-t-il.

La finance génère-t-elle de la croissance économique, ou est-ce cette dernière qui est à l’origine du développement des systèmes financiers ? La question divise, depuis longtemps, les académiciens. Certains estiment, en effet, que le rôle de la finance dans la croissance économique a été « excessivement amplifié » et que l’offre financière n’est qu’une « réponse automatique » aux besoins exprimés par les entreprises, en matière de financement. Selon eux, « là où les entreprises avancent, la finance se contente de suivre ». D'autres auteurs considèrent, en revanche, que lorsque le système financier est suffisamment sophistiqué, il contribue à une meilleure allocation des ressources et au soutien de la croissance économique. D'après eux, dans des secteurs qui se caractérisent par une forte asymétrie d’information, l’intermédiation financière peut remédier aux problèmes de la sélection adverse et de l’aléa moral et réduire les coûts des transactions entre les prêteurs et les emprunteurs.

 

C’est pour débattre de ces problématiques que Bank Al-Maghrib, l’Université Cadi Ayyad de Marrakech et The Bernoulli Center for Economics de l’Université de Bâle ont organisé à Rabat la troisième édition des Journées Internationales de Macroéconomie et de Finance (JIMF), sous le thème : « La finance au service de la croissance ». La rencontre a réuni des professeurs universitaires marocains et étrangers et des représentants de Banques centrales et d’institutions nationales et internationales, en provenance d’une dizaine de pays : Australie, Angleterre, Etats-Unis, France, Grèce, Italie, Maroc, Mexique, Suisse et Tunisie.

 

Pour Abderrahim Bouazza, Directeur Général de la banque centrale marocaine, « l’expérience internationale a montré que les économies qui disposent de systèmes financiers développés présentent un avantage comparatif avéré ». Il a néanmoins reconnu que « la mondialisation et l’intégration de plus en plus importante des marchés financiers sont susceptibles d’exercer des effets profondément adverses sur la croissance et l’emploi ».

La question qui se pose est de savoir si le système financier marocain, prédominé par l’intermédiation bancaire, est en mesure de mobiliser l’épargne suffisante et d’assurer une allocation optimale des ressources. Par ailleurs, même si elle assure une certaine stabilité au système financier, la réglementation prudentielle ne constitue-t-elle pas un frein au financement des entreprises ? Enfin, l’internationalisation du secteur bancaire marocain, notamment à travers le continent africain, n’est-elle pas source de vulnérabilité pour le système financier ?

Pour sa part, Jean-Paul Pollin, professeur à l’Université d’Orléans, a dévoilé les résultats d’une étude montrant qu’à partir d’un ratio crédit/PIB variant entre 80% et 100%, la relation entre la finance et la croissance économique devient négative et peut même conduire à des crises. A noter qu’entre le milieu des années quatre-vingt et 2010, le ratio crédit/PIB est passé de 60% à 120%, à l’échelle mondiale. Durant la même période, la capitalisation boursière a augmenté de 20% à 100% du PIB, les transac

Oubliez la Russie et l’Arabie Saoudite ! D’ici à 2023, les Etats-Unis devraient produire plus de pétrole que n’importe quel autre pays de la planète. Il y a moins de huit ans, l’Amérique se trouvait loin derrière la Russie et l’Arabie Saoudite, les deux principaux fournisseurs mondiaux. Mais d’après les estimations pour 2018, les Etats-Unis devrait produire 10,6 millions de barils par jour.

« Pendant 40 ans, l’Amérique a été vulnérable face aux régimes étrangers qui se servent de l’énergie comme d’une arme économique », a déclaré Donald Trump en 2017. Et d’ajouter : « Grâce au pouvoir de l’innovation et de la technologie, nous sommes maintenant à l’aube d’une véritable révolution énergétique ».

Et cette transformation a déjà commencé. Au cours des trois prochaines années, les Etats-Unis seront en mesure de répondre à 80 % de la hausse de la demande mondiale. D’ici 2023, le pays produira plus de 17 millions de barils de pétrole et de gaz par jour, dépassant ainsi tous les autres pays du monde, prévoit Agence internationale de l’énergie (AIE)

La plus grande partie de cette augmentation de la production est liée à ce qu’on appelle « la révolution américaine du schiste », générée par l’extraction de gaz naturel et le forage de pétrole présents dans des formations rocheuses de schiste et ce, grâce à des techniques de pointe. Les nouvelles méthodes font appel au forage horizontal et à la fracturation hydraulique, appelée « fracking » en anglais.  Celle-ci est aujourd’hui à l’origine de plus de la moitié de la production américaine de pétrole brut, ce qui représente une augmentation considérable par rapport à il y a dix ans. En 2008, seulement 7 % de la production américaine provenait de cette méthode.

« La remarquable aptitude des producteurs à dégager de nouvelles ressources, de manière rentable, va pousser la production combinée de pétrole et de gaz des Etats-Unis de 2040 à un niveau moitié plus élevé que celui jamais atteint par d’autres pays », a notamment expliqué Fatih Birol, directeur de l’AIE, lors d’une audition au Sénat en janvier. Selon lui, « c’est un exploit impressionnant qu’il faut absolument souligner. Cela fait des États-Unis le producteur incontesté de pétrole et de gaz dans le monde pendant plusieurs décennies à venir ».

Les exportations sont en augmentation

Grâce à la forte hausse de la production, les exportations américaines de pétrole brut et d’autres hydrocarbures ont doublé ces huit dernières années. Une augmentation qui s’explique aussi en partie par la levée des restrictions sur l’exportation de pétrole brut domestique, à la fin de 2015, et par la baisse des coûts d’expédition. Aujourd’hui, le Canada est le principal client du pétrole brut des États-Unis qui envoient à leur voisin du nord 58 % de leurs exportations. Les Américains vendent également du pétrole aux Pays-Bas, à la Chine, à l’Italie et au Royaume-Uni, entre autres.

Maeve Allsup

Au Maroc, ce sont près de 19 000 utilisateurs réguliers qui se déplacent avec Uber et 300 chauffeurs qui utilisent cette application.
Taxis

Voici le communiqué d'Uber annonçant la fin des activités du groupe au Maroc :

"D’une simple idée – appuyer sur un bouton pour se déplacer – Uber est devenue une application globale facilitant plus de 15 millions de trajets par jour. Nous avons transformé la manière dont les gens se déplacent et interagissent entre eux et avec leurs villes. Mais une transformation réussie nécessite d’être un partenaire responsable pour les villes, les chauffeurs et les utilisateurs que nous servons. C’est pour cela que nous avons tout fait pour travailler avec les autorités et pouvoirs publics au Maroc afin de trouver une solution qui conviendrait à tous.

 

Malheureusement, depuis notre lancement au Maroc il y a bientôt 3 ans, nous n’avons pas eu de clarté sur l’intégration des applications comme Uber au modèle de transport existant. C’est pour cela que nous prenons la décision difficile de suspendre notre activité au Maroc.

Au Maroc, ce sont près de 19 000 utilisateurs réguliers qui se déplacent avec Uber et 300 chauffeurs qui utilisent notre application. Mais l’incertitude réglementaire actuelle ne nous permet pas de fournir une expérience sûre et fiable, qui réponde aux exigences de nos clients, chauffeurs comme passagers. Ainsi, tant qu’il n’y aura pas de vraie réforme et un environnement favorable aux nouvelles solutions de mobilité, nous sommes contraints de suspendre nos opérations, dès cette semaine". 

Le tourisme sportif pourrait devenir un secteur porteur pour les pays africains, notamment le Rwanda.
Tourisme sportif

Un nouveau secteur touristique porteur a émergé au cours des deux dernières décennies à l’échelle mondiale : le tourisme sportif, qui implique d’assister ou de participer à des événements sportifs, ou simplement de contempler des infrastructures sportives.

Selon Geoffrey Manyara, expert en tourisme à la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), les touristes sportifs dépensent plus que leurs homologues non sportifs. Par exemple, on estime qu'environ 900 000 touristes assistent chaque année aux matchs de football de la Premier League anglaise. Ces touristes dépensent en moyenne 785 livres sterling par visiteur contre 583 livres dépensées par ceux engagés dans d'autres activités touristiques.

Le tourisme sportif pourrait ainsi devenir un secteur porteur pour les pays africains, et notamment le Rwanda. Dans cette perspective, la CEA a réuni les experts du tourisme au Rwanda, en collaboration avec le Rwanda Convention Bureau et le Golf Club de Kigali, afin de discuter des retombées possibles du tourisme sportif pour les communautés locales, la région et les pays hôtes des événements sportifs.

« On constate un intérêt croissant pour l'industrie du tourisme à travers l'Afrique, les pays en font une priorité parce qu’ils ont réalisé le potentiel immense et inexploité du continent. Le tourisme sportif en fait partie », a déclaré Daya Bragante, chef du groupe sur les initiatives sous régionales à la CEA en Afrique de l'Est.

L'Association internationale des organisateurs de voyages de golf observe que le tourisme lié au golf génère environ 100 milliards de dollars par an, l'Afrique n'en représentant que 3%. En outre, les touristes de golf dépensent environ 20 pour cent de plus que les autres voyageurs. On compte plus de 60 millions de golfeurs dans le monde, dont environ 10 pour cent voyagent à l'étranger pour des vacances sportives. Ces visiteurs génèrent une activité économique conséquente à travers leurs dépenses liées aux activités sportives et non sportives.

Le tourisme sportif pourrait permettre d’accélérer le développement d'infrastructures telles que les stades, hôtels, routes et autres réseaux de télécommunication.

Le Rwanda a commencé à mettre en place des mesures qui favorisent les activités sportives, susceptibles d'attirer les touristes. La journée sans voiture organisée deux fois par mois à Kigali encourage les résidents et les visiteurs à pratiquer plus de sport. Le pays organise également d'autres événements sportifs internationaux tels que le marathon international de Kigali pour la paix ou encore le célèbre « Tour du Rwanda ».

 

Les participants à la réunion de Kigali ont appelé à un effort concerté pour développer le tourisme sportif et le golf en particulier et ainsi créer des opportunités de développement économique significatives au Rwanda.

Paul Kagame, président du Rwanda
Paul Kagame, président du Rwanda

Lors d'un discours prononcé à l'occasion de l'ouverture du Forum des entreprises et de l’investissement en Afrique,  qui s'est déroulé, le 30 janvier, à Addis-Abeba, le Président du Rwanda et Président de l'Union africaine (UA), Paul Kagame, a félicité la Commission économique pour l'Afrique (CEA) pour avoir mobilisé les parties prenantes à un dialogue réunissant le secteur public et le secteur privé.

«Je félicite la CEA et ses partenaires pour cet effort visant à attirer les chefs d'entreprise dans ce dialogue sur les investissements du secteur public-privé en Afrique », a déclaré Paul. Kagame, ajoutant que « cela aurait du être fait depuis longtemps et j'espère que cela deviendra un événement régulier lors de nos Sommets ». Le nouveau président en exercice de l'UA fait ainsi appel à une collaboration plus étroite entre le secteur privé et les gouvernements africains pour accroître les opportunités économiques et l'esprit d'entreprise en Afrique.

 

Dans le même ordre d'idées, Moussa Faki,  président de la Commission de l'Union africaine (CUA), encourage les hommes d'affaires, présents au Forum à « profiter » rapidement des opportunités d'investissement sur le Continent, avant qu'il ne soit trop tard.

 

Le Forum a servi de plate-forme aux chefs d'Etat et de gouvernement africains, afin qu’ils discutent avec les secteurs public et privé africain et américain sur les indicateurs favorisant une croissance tirée par le secteur privé sur le Continent.

 

Aigboje Aig-Imoukhuede, président de Coronation Capital Mauritius Ltd, décrit le Forum comme une plate-forme qui pourrait marquer « le début d'un « Davos africain » qui a lieu chaque année après le Sommet de l'UA ».

S'exprimant lors d'une table ronde sur la santé, Aig-Imoukhuede exhorte, à son tour, les secteurs privé et public à prendre le Forum au sérieux, estimant que « ce nouveau partenariat sert de terrain fertile pour le développement du secteur de la santé en Afrique ». Et de poursuivre : « Le secteur privé a un rôle à jouer pour façonner les marchés de la santé en Afrique. Car une bonne santé est une bonne aubaine.et investir dans la santé est à la fois un impératif commercial et social ».

Pour sa part, Ali Mufuruki, président de la Société de gestion de services en Afrique (AMSCO), se dit  « très heureux et humble » de l'opportunité de parler non seulement pour lui, mais de « représenter aussi la voix du secteur privé africain dans son ensemble ». Il déplore cependant « le décalage existant entre les agendas politiques et commerciaux africains », notant que « les grandes décisions qui affectent la cause commerciale en Afrique de la manière la plus profonde sont prises ici à Addis-Abeba ».  Et d'ajouter que le Forum doit rendre Addis-Abeba pertinent pour le secteur privé africain « de la même manière que Bruxelles l’est pour nos homologues européens ou Washington DC pour les entrepreneurs américains ». S'adressant aux organisateurs du Forum (CEA et CCA - Conseil des entreprises privées en Afrique), M. Mufuruki exprime l'espoir que  « nous aurons davantage ce genre d'événements et que vos organisations continueront à utiliser leur pouvoir de rassemblement considérable pour renforcer la collaboration entre les secteurs privé et public africains ».

Commentant la rentabilité des entreprises en Afrique, Jonathan Nash, PDG par intérim de Millennium Challenge, déclare que « les entreprises et les investisseurs américains sont de plus en plus conscients du potentiel économique du continent et que les investissements de son entreprise en Afrique totalisent plus de 8,4 milliards de dollars et représentent 70% de son chiffre d'affaires ». Et d'ajouter : « Nous continuerons à travailler pour forger des partenariats solides et innovants avec le secteur privé, la société civile, les fondations et d'autres pour augmenter l'impact de nos investissements collectifs ».

 

Enfin, Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la CEA, exprime sa satisfaction à l'égard des chefs d'État qui ont montré leur engagement à ouvrir la voie aux investisseurs privés en Afrique, précisant que « la CEA mettra ses capacités analytiques au service de l'UA et du secteur privé pour faciliter le développement et la mise en œuvre de politiques favorables aux entreprises, telles que la ZLEC ».

Le Forum, qui a eu lieu en marge du Sommet de l'Union africaine, a attiré plus de 150 participants, dont le Premier ministre d'Éthiopie, Hailemariam Desalegn, le Président Uhuru Kenyatta du Kenya, le Président Filipe Nyusi du Mozambique, le Président Macky Sall du Sénégal, le Président Mahamadou Issoufou du Niger, le Président Paul Kagame du Rwanda, le Président de la CUA, Moussa Faki Mahamat et des cadres supérieurs clés de sociétés américaines et africaines. L'événement comportait des tables rondes sur le commerce et la diversification, l'énergie, l'agroalimentaire et la santé.